Vous arrosez trop ? Voici comment économiser 90 % de l’eau au jardin

Les étés secs ne sont plus l’exception. Ils s’installent désormais comme une nouvelle réalité climatique. Pour y faire face, les jardiniers — amateurs comme aguerris — cherchent des moyens de préserver leurs cultures avec peu ou pas d’eau. Ce défi, loin d’être insurmontable, invite à repenser nos manières de cultiver.
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Des solutions ancestrales pour retenir l’eau dans le sol
Bien avant que l’arrosage automatique ne devienne la norme, les jardiniers savaient tirer parti de chaque goutte d’eau. Aujourd’hui, ces techniques de jardinage oubliées retrouvent tout leur sens.
Par exemple, on peut recouvrir le sol avec des feuilles mortes, de la tonte sèche ou du bois raméal fragmentée pour faire un paillage. Cette couverture limite fortement l’évaporation, tout en nourrissant les micro-organismes dans le sol.
Nos aïeux avaient aussi recours à d’autres secrets de jardinage, comme les oyas. Ces pots en terre cuite microporeuse étaient enterrés près des plantes. Une fois qu’on les remplit d’eau, ils irriguent lentement les racines par capillarité, sans gaspiller la moindre goutte d’eau.
Les rigoles en courbe de niveau, quant à elles, ralentissent l’écoulement de l’eau de pluie, l’aident à s’infiltrer, et préviennent l’érosion.
Le choix de la période de plantation joue aussi un rôle clé. Semer à l’automne ou au tout début du printemps donne aux plantes le temps d’ancrer leurs racines en profondeur, avant les fortes chaleurs.
Enfin, les buttes de culture, inspirées de la permaculture, permettent une meilleure rétention de l’eau grâce à leur cœur organique (branches, compost, paille), tout en favorisant la biodiversité souterraine.
Choisir des plantes résistantes aux sécheresses pour moins arroser le jardin
Pour améliorer la résilience de son jardin, il faut choisir des variétés qui résistent mieux aux conditions climatiques de sa région. En effet, si certaines espèces apprécient les milieux humides, d’autres parviennent à s’épanouir dans un milieu aride.
Cela est notamment le cas de nombreux légumes dits “rustiques”, dont les pois chiches, l’amarante, le topinambour, la patate douce, l’ail ou les oignons. Ces derniers sont peu exigeants et apprécient même les sols socs.
Pour agrémenter son jardin, on peut y placer des plantes méditerranéennes telles que la lavande, le thym, le romarin, la sauge ou l’origan. Ces dernières sont habituées aux fortes chaleurs, et apportent de la couleur ainsi que des parfums envoutant, sans demander le moindre arrosage.
Il existe aussi des espèces qui ont développé des racines profondes, comme la consoude, la chicorée ou les salsifis. Cela leur permet d’aller puiser la moindre goutte d’eau, très bas dans le sol.
Enfin, il vaut mieux limiter les cultures gourmandes en eau comme les tomates ou les courgettes. Si vous en possédez dans votre jardin, il est préférable de les placer à mi-ombre, pour réduire l’évaporation et les besoins hydriques.
Concevoir un jardin autonome et résilient face à la sécheresse
Au-delà du choix des plantes et des techniques de jardinage, c’est la conception même du jardin qui doit évoluer. Cela passe notamment par la création de zone d’ombrage. En installant les zones de culture près de haies, de murs végétalisés ou sous de grands arbres feuillus, on protège les plantes les plus sensibles contre les pics de chaleur.
De plus, il serait intéressant de démocratiser des systèmes de récupération d’eau de pluie. L’installation de citernes enterrées, de cuves en hauteur ou même de bidon de fortune suffit pour se constituer une réserve d’eau lorsqu’il pleut, car cette ressource peut se faire rare durant les périodes de fortes chaleurs.
Il faut aussi savoir que le sol retient mieux l’humidité lorsqu’il est bien structuré, vivant et riche en matière organique. Et pour cela, vous pouvez l’enrichir en incorporant régulièrement des composts, du fumier décomposé, du mulch ou des matières brunes.
Enfin, on évite à tout prix de laisser la terre nue : engrais verts, couvre-sol (trèfle, phacélie, moutarde…) ou restes de tonte empêchent l’évaporation directe. Les jardins en lasagnes ou en keyhole garden (cercle potager avec compost au centre) permettent aussi une gestion optimale de l’eau.
Et si on laissait de côté le gazon classique ? Trop gourmand, il peut céder la place à des prairies fleuries, bien plus sobres en eau, et infiniment plus favorables à la biodiversité.